Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
cernagauthier

lire rêvasser gamberger et écrire

Après la fin de Barbara Abel ou la suite de Derrière la haine du même auteur.

Après une lecture horrifiée de Derrière la haine de Barbara Abel ( une auteure si adorable qui m'avait fait le plaisir de dédicacer gentiment son œuvre), j'avais pris espoir en découvrant qu'il y avait une suite, Après la fin. J'étais persuadée dès lors que justice serait enfin faite contre le couple diabolique, les Geniot, au profit du jeune Milo, dont on avait atrocement "suicidé" ses parents, à ses sept ans, kidnappé légalement par ses voisins. En trouvant cette suite dans ma PAL, également dédicacé avec autant de gentillesse, je m'étais dit, " Chouette!! Les affreux ne vont pas s'en tirer aussi facilement! Il y a une justice tout de même!" Alors, lire Après la fin, c'était comme l'espoir d'absoudre le lecteur de ce dégoût âpre et angoissant qui lui avait été imposé, comme un coup de poing, à la fin de Derrière la haine. Du moins, je parle de moi, par ce commentaire.

Et bien mal m'en a pris ce dimanche morose politiquement de lire cette suite tant espérée, car Barbara Abel est particulièrement diabolique dans son imaginaire et son écriture, malmenant les esprits de ses lecteurs, notamment moi qui aime les belles fins, claires et nettes. Si Derrière la haine, la fin m'a révoltée et choquée, celle de Après la fin ( toujours édité par Fleuve Noir ) m'a littéralement laissée interloquée, pantoise, comme engluée dans une certaine incompréhension. Pas très au fait habituellement des lectures noires, je n'arrive toujours pas à suivre le cheminement de l'auteure dans son récit où la noirceur, la haine et une certaine culpabilité venant tout droit de l'Enfer se disputent la première place, alors que pourtant des petites ouvertures d'espoir apparaissant ici et là font espérer notre imaginaire d'une possible fin juste.. Mais voilà, ces petits cailloux, qui auraient pu enrayer la machine infernale du destin, ne semblent être là pour l'auteure, je présume, que pour la figuration, alors qu'ils excitent inutilement notre imagination et l'espoir que les nouveaux personnages du roman échapperaient cette fois-ci aux griffes cruelles des Geniot.

Bref, ce qui a été sûr, hier soir, plutôt que de finir le peu de pages qui me restaient à lire, car peu désireuse de tenter de m'endormir après avoir refermé le livre, trop angoissée de l'idée que je me faisais de la fin, j'ai opté pour surfer sur ma tablette et lire des articles sur Stars Wars. Les dernières pages ont été lues ce matin en prenant mon petit-déjeuner. Et bien, si ce dernier était consistant, par contre, Après la fin, m'a laissée non seulement sur ma faim mais encore plus dans un flou où l'incertitude, l'incompréhensible horreur et la lassitude m'ont happées sans surprise. Et après cette fin, où va-t-on cette fois-ci ? Tiphaine ne peut pas toujours s'en sortir au détriment de son voisinage? On a l'impression que la police et la justice sont inexistantes voire exclues de la bulle des Geniots. Si un troisième livre n'est pas écrit pour donner une apparence d'achèvement, je préfère imaginer de mon côté une fin plus cool pour le jeune Milo, resté traumatisé par les décès de ses parents, de son parrain et de son meilleur ami, Maxime.

"Après la fin" démarre huit ans après " les événements " comme dit le couple Géniot discrètement, rongé par la culpabilité et la haine. Milo, l'enfant des Brunelle décédés brutalement, est un ado solitaire et renfrogné, souffrant d'une terrible culpabilité, celle de voir les gens qu'il aime meurent accidentellement. De ce fait, il met de la distance avec toutes personnes qui évoluent autour de lui. Pas d'amis. Pas d'attache affective, notamment avec ses tuteurs, infligeant amertume, colère sournoise et incompréhension à sa marraine, Tiphaine Géniot qui avait tant espéré retrouver son petit garçon mort en Milo. Lorsque Nora, fraîchement séparée de son époux, un ténor du barreau, Alexis Renard, avec sa fille de 13 ans et son petit garçon de 8 ans, s'installent dans la maison mitoyenne à celle où résident les Géniot et Milo, cela entraîne un bouleversement brutal, insidieux et cruel au sein de ses deux maisons. De surcroît, il s'avère que l'ex de la belle nouvelle voisine avait été justement, il y a huit ans, l'avocat commis d'office de David Brunelle, lorsqu'il avait été accusé de meurtre de son contrôleur probatoire et parrain de Milo, ayant réussi à le libérer et à le raccompagner chez lui. Alexis Renard reconnaît le lieu et devient très vite l'homme à abattre pour l'hystérique Tiphaine. A ce stade de l'histoire, on peut imaginer des rebondissements salvateurs.. Mais, c'est sans compter sur l'auteure qui persiste et tient à décrire l'infernale indécrottable inconséquence humaine et n'a pas l'intention de nous amener vers une évidence.. Au contraire.. Malheureusement..

Après la fin de Barbara Abel ou la suite de Derrière la haine du même auteur.
Après la fin de Barbara Abel ou la suite de Derrière la haine du même auteur.
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
P
Je viens de finir ce livre et je découvre ici qu'Après la fin est la suite de Derrière la haine ! Voilà pourquoi je n'ai sans doute pas eu toutes les réponses aux questions que je me posais à propos des parents de Milo notamment ! <br /> Cette fin est ouverte mais ne m'a pas vraiment satisfait. Au lecteur d'imaginer ce que deviennent les personnages encore vivants...<br /> Un livre qui ne m'a pas vraiment "aimanté" comme souvent les polars !
Répondre